Social
Lorsque NITA défie le Ministre de l’Emploi et vaque impunément à son business
Il y a quelques années de cela, le système de transfert d’argent a été révolutionné par une agence, puis s’en est suivie une floraison d’agences les unes plus solvables et plus proches des populations que les autres.
S’il est vrai que, ces agences ont permis de résorber une bonne frange de la jeunesse en quête d’emploi et réduire ainsi le chômage, il s’est avéré que certains des promoteurs de ces établissements se comportent de plus en plus comme des hors la loi.
Une fois recrutés, les agents sont traités en violation du code du travail et de la convention collective interprofessionnelle, et ces derniers ne savent point à quel saint se vouer. Devant la gravité des actes auxquels ces travailleurs sont exposés, ils ont décidé de créer un syndicat pour défendre leurs intérêts matériels et moraux.
Cela n’a pas été du tout facile, face aux menaces et intimidations des responsables d’agences, mais ça a abouti à la création du SYNASTRA (syndicat national des agents des sociétés de transfert d’argent).
Une initiative que le ministre de l’Emploi a salué, puisque devant permettre à travers le dialogue de mettre fin à toutes les violations de la législation sociale et atteindre le travail décent pour ces agents mais aussi, la productivité en termes de bénéfices pour ces agences.
Ce syndicat était en plein travail de recensement des préoccupations des agents, lorsque la direction de l’agence NITA empêche à ses agents d’observer la journée du 10 avril, correspondant au lundi des pâques déclarée chômée et payée par le Ministre de l’Emploi.
Toutes les autres agences ont respecté le communiqué du ministre à l’exception de NITA. Le syndicat s’est alors transporté sur le terrain pour faire le constat et animer un point de presse. Dès le lendemain, le secrétaire général du syndicat qui se trouve être un agent de NITA, reçoit une demande d’explication sur les propos qu’’il a tenu en tant SG du syndicat devant les medias. Quelques heures après, son supérieur hiérarchique lui apprend par téléphone qu’il est suspendu.
Le mercredi déjà, il reçoit sa lettre de licenciement pour faute grave tout en lui demandant de passer percevoir ses droits légaux. Et dans cette notification de licenciement, NITA dit que l’agent n’a pas répondu de façon convaincante aux questions posées dans la demande d’explication qui sont entre autres :( des agents de guichet ont été ramenés de force, les dirigeants de ces sociétés ont une pierre à la place du cœur, ces société pratiquent l’esclavage et qu’il s’agit d’une servitude et non d’un travail…).
Face à cette façon de violer la législation sociale sous le regard impuissant de l’inspection de travail, il convient de rappeler au ministre de tutelle de toutes les entreprises pourvoyeuses d’emploi, qu’il est de son devoir de faire respecter la loi dans ce secteur florissant du transfert d’argent.
En effet, ces agents sont recrutés comme des esclaves, sans être immatriculés à la CNSS et sans protection sociale (aucune prise en charge en cas d’accident ou de maladie, aucune amélioration des conditions de vie et de travail alors même qu’ils font rentrer de l’argent à leurs société…). Et à la moindre incompréhension, c’est le licenciement en violation des textes et des procédures.
Non contente de rehausser de façon unilatérale le volume horaire de travail en violation du code du travail, NITA estime aujourd’hui qu’il lui appartient de décider des jours qui peuvent être chômés et payés.
Et, toute cette confusion est faite dans le dos du premier responsable de NITA qui a cru légal et efficace de concentrer trop de pouvoirs en une seule personne, pour gérer les affaires juridiques, les ressources humaines, matérielles et logistiques. Un tel directeur monstre, dont le profil est rarissime dans le monde se doit de savoir qu’il y a des lois à respecter tant pour recruter, pour faire travailler que pour licencier.
Dès lors, il s’avère urgent pour le Ministre de l’Emploi qui est présentement mis au défi par NITA, de rappeler aux responsables de cette société qui font la pluie et le beau temps, que le droit syndical est un droit constitutionnel pour l’exercice duquel si NITA s’entête à s’opposer, elle finira par fermer les portes. Sinon comment comprendre que les responsables de NITA confondent la personnalité du Secrétaire Général d’un syndicat agissant comme tel, à celle de leur agent ?
Quoiqu’il en soit, il n’est plus question désormais que ces agences maltraitent les agents comme dans le cadre d’une gestion paternaliste d’une société informelle.
Si NITA est incapable en tant que structure ‘’formelle’’ de respecter la loi, c’est plutôt elle qui doit être suspendue pour se régulariser et, à défaut se voir retirer l’agrément. Sauf si cette agence sait, du fait de ses éventuelles connexions, être plus puissante que le Ministre de l’emploi.
De toute évidence nous y reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines publications si le statuquo se maintient.
M.O