Social Les centrales représentatives : quel bilan pour le mandat 2019-2023 ?

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Les centrales représentatives : quel bilan pour le mandat 2019-2023 ?

Le 31 juillet 2019, le ministère de l’emploi organisait les premiers scrutins professionnels en vue d’assainir le milieu syndical. Et, des douze centrales en compétitions il s’est avéré que seules quelques cinq d’entre elles avaient le poids et le droit de parler au nom des travailleurs nigériens.

Destinées à déterminer la représentativité des organisations professionnelles des travailleurs pour un mandant de quatre ans non prolongeable, ces premiers scrutins professionnels ont eu le mérite de situer les travailleurs et le gouvernement sur le poids réel des structures syndicales qui ont envahi le monde du travail depuis l’avènement du pluralisme.

Aujourd’hui, alors que le ministre de l’emploi s’active sans grande préparation, à organiser les secondes élections professionnelles d’ici la fin de l’année 2023, pour respecter les dispositions de l’article 3 (de l’arrêté n°2247 ET/PS/SGDGT/E/DT/PDS du 14 septembre 2017 fixant les règles d’organisation des élections professionnelles) qui prévoit un mandant de quatre ans, non prolongeable, un simple constat nous apprend que le mandat 2019-2023 n’a rien apporté aux travailleurs en termes de plus-value (salaires inchangé, protection sociale inchangée, coût de la vie dégradé, sécurité des travailleurs et de leurs biens compromise… ).

Si les centrales syndicales, du fait de leur nombre restreint se sont retrouvées avec des montants rehaussés concernant les subventions qu’elles perçoivent, il n’en demeure pas moins qu’elles ont été affaiblie du fait de leur division juste après les élections, avec quatre centrales regroupées au sein de l’ITN (CNT,USTN,CGSL et USPT) et, une autre évoluant seule (CDTN), mais aussi du fait des crises internes dans certaines d’’elles (l’USPT qui évolue actuellement avec deux bureaux exécutifs).

Ce qui fait que, durant ce mandat le climat régnant dans le mouvement syndical n’a pas été de nature à apporter aux travailleurs des acquis en termes d’augmentation de salaires, d’amélioration de la protection sociale ou même de la protection des dirigeants syndicaux).

En vérité, le constat est décevant car les cinq centrales syndicales représentatives ont été incapables de défendre à l’unisson les droits des travailleurs. En effet, devant les préoccupations communes des travailleurs, ces centrales ont préféré aller en rang dispersé, chacune imbue de son ego, son orgueil ou sa cupidité, ce qui a le plus contribué à affaiblir le mouvement syndical ne pouvant plus être un contre-pouvoir solide et crédible.

Pourtant, le Président de la République avait manifesté aussitôt après son investiture, le souci d’associer le monde syndical dans toutes les politiques publiques destinées à promouvoir les droits des travailleurs et apaiser le climat social. Mais, les centrales syndicales préoccupées par autres choses, n’ont rien compris de la main tendue du Président et ont préféré développer des zizanies en leur sein au détriment du monde du travail.

A la lumière de ces constats, il y a lieu de reconnaitre que si les élections professionnelles ont permis d’assainir le milieu syndical, les centrales syndicales n’ont pas pu relever le défi non seulement de défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs, mais aussi d’accompagner les pouvoirs publics à assoir une gouvernance profitable au monde du travail.

Des centaines des travailleurs ont été licenciés injustement (groupes des medias, hôtellerie, compagnies de transport voyageurs, sociétés de transfert d’argent, société de gardiennage, enseignement…), ainsi que des dizaines de dirigeants syndicaux qui ont connu aussi injustement des déboires.

Pareille déception, concernant la protection sociale où aucune mesure digne du nom n’a été arrachée par ces centrales (le SMIG du Niger étant le plus bas de la sous-région, la cherté de la vie, la sécurité et la santé demeurant des préoccupations quotidiennes pour les travailleurs).

En définitive et au regard de l’’effacement des organisations syndicales dans la réalisation des aspirations des travailleurs, on peut sans risque de se tromper affirmer que les centrales syndicales ont passé leur premier mandat à la croisée des chemins, ne sachant quelle voie emprunter pour s’acquitter de leur mission. Aux travailleurs alors, de savoir comment sanctionner ces organisations syndicales lors de ces secondes élections professionnelles.

N.O.M Journal la flamme 175 juin 2023

 

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