Société
Les policiers et les motocyclistes jouent au chat et à la souris
Il y a quelques mois de cela, la police nationale avait entrepris une vaste opération de saisie des motos sans plaques d’immatriculation. Il est vrai qu’avant de démarrer l’opération, un délai a été accordé aux motocyclistes pour se conformer. A l’expiration de ce délai qui a d’ailleurs été suffisamment prorogé, la police a commencé la saisie de toutes les motos en infraction.
Des patrouilles diurnes et nocturnes depuis lors sont visibles dans toutes les voies et tous les grands coins pouvant abriter ou servir de raccourcis aux motocyclistes. Une véritable chasse aux sorcières entre les policiers et les motocyclistes. Mieux, la police s’est même arrogé le pouvoir de saisir les motos sans plaques en état de stationnement ou dans des concessions.
Dans la circulation, le spectacle est encore plus comique, et dans certains cas frustrant, d’assister aux courses poursuites entre les motocyclistes et les policiers. La simple évocation du nom ‘’police’’ dans un lieu fréquenté, fait fuir en trombe les motocyclistes qui ne sont pas en règle.
Mais, au-delà de cette psychose créée sur ces citoyens, au-delà de la volonté de la police de maitriser le nombre et l’identification des motos ou encore de remplir les caisses de SONILOGA, il y a lieu de s’interroger sur le zèle des policiers qui constitue à la limite une infraction dans un Etat de droit.
L’irrégularité commence d’abord dans la nature du texte sur la base duquel la police fait ses interventions. Les motos sont assimilées à de la drogue et de ce fait, les policiers méconnaissent délibérément le caractère inviolable des domiciles en y pénétrant tranquillement pour s’emparer des motos sans plaques.
Ensuite, lors des poursuites la police met en danger tant la vie des motocyclistes pourchassés, que celles des riverains. Et, comble d’ironie lorsqu’’un accident se produit au cours de la poursuite, ces policiers continuent leur route comme s’ils n’étaient pas derrière l’accidenté.
Vivement que ce comportement, ainsi que ces méthodes abusives soient bannis par la police à temps, avant qu’elle ne soit engagée dans des procès qui finiront par ternir son image déjà en souffrance aux yeux des citoyens. Dans les pays qui se respectent, les citoyens sont prompts à appeler la police et contents de la voir sur place.
Au Niger, quand on voit la police c’est la panique et le début de tout un calvaire. Pourtant, la police constitue d’ailleurs le premier service public devant assurer la protection des droits des citoyens. Seulement, dans les faits la police ne vient malheureusement que pour inquiéter les citoyens qu’il s’agisse des interpellations ou de la circulation.
Il est vraiment temps que la police change de manière pour être plus humaine, plus respectueuse du droit établi et, plus soucieuse de la vie des citoyens. C’est à ce prix seulement, qu’elle va renouer avec la confiance des populations qui seront dès lors disposées à collaborer avec elle, en lui fournissant en toute assurance les informations utiles au maintien de l’ordre, de la tranquillité et de la paix.
O.M