Hygiène/assainissement
Le paludisme n’est pas une fatalité
C’est devenu presque une routine chaque année, l’alerte n’est donnée que pour gérer les conséquences du paludisme. Pourtant, le gouvernement du Niger a institué depuis 1984, un programme dénommé ‘’ Programme National de Lutte contre le Paludisme’’ (PNLP).
Mais, lorsqu’un programme aussi important comme celui-ci manque de résultat à cette date, et avec un peu de recul, on peut légitimement croire que les décideurs en charge de la santé publique ne veulent pas s’attaquer aux vraies causes de cette maladie meurtrière.
Et, le rapport général public de 2022 de la Cour des Comptes conforte cette opinion, car malgré les recommandations formulées antérieurement pour que le PNLP soit performant, la Cour des Compte a révélé pour l’exercice 2018-2020, des insuffisances dans la distribution des Moustiquaires Imprégnées à longue durée d’action, la non réalisation des opérations de pulvérisation intra et extra domiciliaires, des insuffisances dans la lutte anti larvaire, des faiblesses dans la chimio prévention saisonnière, des insuffisances liées au traitement préventif intermittent, des faiblesses dans la réalisation du diagnostic biologique, une baisse de la performance du Programme dans la prise en charge des cas de paludisme confirmés, des insuffisances dans la coordination du Programme, une faible mobilisation des ressources financières de l’Etat, ainsi que des faiblesses liées à la gestion des approvisionnements et des stocks.
Ce qui somme toute, explique la résistance de cette maladie meurtrière malgré tous les investissements de l’Etats et de ses partenaires. Chaque année avec la saison des pluies, l’on assiste à des taux importants de décès du fait de cette maladie surtout au niveau des enfants.
A quoi servent alors, tous les plans stratégiques élaborés par le PNLP, si on assiste chaque année davantage à des taux de décès extraordinaires ? Est-ce à comprendre qu’il y a des nigériens qui vivent du paludisme (car si cette maladie venait à être définitivement éradiquée, ils deviendront des chômeurs), et des nigériens qui vivent avec le paludisme (et qui meurent par manque de soins) ?
De toute évidence, l’opinion publique se trouve contrainte de conclure que le paludisme existe et tue des enfants innocents, pour que d’autres nigériens puissent justifier leurs rémunérations.
Pourtant, le paludisme ne doit pas être une fatalité, et l’on ne doit pas se résigner à accepter ses conséquences sur les populations innocentes, juste parce que cet état de fait arrange une poignée d’individus qui se rebellent d’ailleurs impunément aux recommandations de la Cour des Comptes (qui ne cherche que la performance et des résultats positifs dans toutes les structures qui bénéficient des subventions de l’Etat).
Des lors que l’on connait la cause de cette maladie, il urge pour les pouvoirs publics de revoir le cahier de charge du PNLP pour exiger des résultats positifs. Et, la santé publique faisant partie des composantes de la souveraineté de chaque pays, l’Etat du Niger ne devrait plus se baser sur des aides extérieures pour éradiquer cette maladie. Il lui appartient alors, sur fonds propre de déterminer avec courage ses propres modalités de lutte contre cette maladie en y dégageant ses propres moyens pour épargner les populations nigériennes du paludisme.
Le PNLP reformé, le Ministère de la Santé Publique, en collaboration avec celui en charge de l’assainissement et la ville de Niamey, peuvent initier ensemble beaucoup de mesures et d’actions pour démythifier cette maladie et cela avec peu de ressources.
Vivement que, le Président de la République garant de la santé de tous les nigériens s’y implique personnellement, en soufflant un nouveau dynamisme dans la gestion honnête et efficace de cette maladie.
N.O.M